La Suisse est en mesure de transformer son approvisionnement énergétique de manière à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050. L’énergie fournie sera sûre, propre, d’origine suisse et abordable. Les technologies nécessaires à cette transformation sont disponibles ou en développement. Elles devront se diffuser rapidement et à large échelle au cours des 30 prochaines années.
Nous nous dirigerons vers l’abandon des énergies fossiles. Nous aurons certes besoin de davantage d’électricité pour y parvenir, mais nous serons en mesure de diminuer dans l’ensemble notre consommation d’énergie par habitant: en effet, les applications électriques sont plus efficaces que leurs équivalents fossiles et nous gaspillerons moins d’énergie grâce aux mesures d’efficacité.
À l’horizon 2050, l’approvisionnement énergétique sera composé presque exclusivement d’énergies renouvelables produites en Suisse. Cela entraînera une augmentation des investissements dans le secteur de l’énergie en Suisse. Le nombre de places de travail dans le secteur suisse de l’environnement et des cleantech a déjà fortement augmenté au cours des 20 dernières années et représente aujourd’hui environ 5% de la main-d’œuvre. Parallèlement, la quantité d’énergie importée diminuera et avec elle également les sommes dépensées à l’étranger. Quelque 80 milliards de francs ont été consacrés à l’achat d’énergies fossiles à l’étranger au cours des 10 dernières années seulement.
Les investissements prévus de toute façon jusqu’en 2050 dans la rénovation, la modernisation et le remplacement des infrastructures énergétiques existantes, des bâtiments, des installations, des appareils ou des véhicules se montent à 1400 milliards de francs environ. L’objectif de zéro émission nette fixé à l’horizon 2050 fait augmenter ce besoin d’investissement de 109 milliards de francs (ou 8%), mais permet de réaliser des économies au niveau des coûts de l’énergie à hauteur de 50 milliards de francs.
Les investissements supplémentaires sont doublement payants. Premièrement, ils permettent de réduire les risques de dommages auxquels la Suisse serait exposée si le réchauffement climatique n’était pas freiné et qui impliqueraient de lourdes conséquences financières atteignant des milliards de francs. Deuxièmement, ils nous aident à réduire notre dépendance vis-à-vis de l’étranger en matière d’approvisionnement énergétique.